Population, démographie - Sources

Introduction
Questionnements
Sources
Exemples de travaux réalisés
Bibliographie

Rédacteurs :
Philippe Choffel, Responsable de l' Observatoire national des ZUS, Délégation Interministérielle à la ville
Philippe Heroguer, Chargé d'études Habitat - Observatoire, Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole

Source principales

Le recensement de la population - Insee

Le recensement de la population fournit des statistiques sur le nombre d'habitants et sur leurs caractéristiques : répartition par sexe et âge, professions exercées, conditions de logement, modes de transport, déplacements domicile-travail ou domicile-études, etc. Réalisée pour la première fois en 2004, le recensement repose désormais sur une enquête annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Il succède aux recensements généraux de la population dont 1999 aura été la dernière édition. Ce n'est donc qu'à partir de 2008 que l'ensemble des habitants des communes de moins de 10 000 habitants et que 40 % de la population des communes de 10 000 habitants ou plus auront été pris en compte dans le nouveau recensement ; ceci permettra de diffuser, à partir de 2009, les résultats complets du recensement.

Les échelles les plus fines pour la diffusion des données infracommunales (disponibles uniquement pour les communes de plus de 10 000 habitants) sont, de façon standard, l'IRIS 2000 (îlots regroupés pour l'information statistique) mais aussi, pour des prestations à la demande, des zonages infracommunaux ; ces derniers correspondent mieux aux quartiers utilisés pour la mise en œuvre des politiques urbaines. Les bénéficiaires de ce service seront des organismes ayant une mission de service public, qui signeront une convention avec l'Insee. La zone infracommunale sur laquelle seront produits ces tableaux comportera au moins 1 000 logements.

Diffusion des enquêtes annuelles de recensement en régime permanent à compter de 2009

 

Niveau 1 : Chiffres clés

Composition socio-économique des communes et des quartiers jusqu'au niveau IRIS et quartier politique de la ville. Six thèmes :

ThèmesSources
Évolution et structure de la population Recensement de population (RP) exploitation principale et état civil
Emploi / population active RP exploitation complémentaire, limité aux zones de plus de 2 000 habitants
Formes et conditions d'emploi RP exploitation principale
Diplômes / formation RP exploitation principale
Famille / situation matrimoniale RP exploitation complémentaire, limité aux zones de plus de 2 000 habitants
Logement RP exploitation principale, tableaux spécifiques DOM

 

Niveau 2 : Tableaux détaillés (structure de la population jusqu'au niveau IRIS et quartier politique de la ville)

Ils s'inspirent de ceux du recensement de la population de 1999 repartis en douze thèmes. Le niveau de détail des nomenclatures dépendra de la taille des communes, classée en trois tranches :

 

Les IRIS et les quartiers politique de la ville correspondent au niveau de nomenclature identique à celui des petites communes.

Niveau 3 : Bases de données téléchargeables

Pour les spécialistes analysant le territoire, le niveau de détail est voisin de celui disponible pour les plus grandes communes. Des avertissements méthodologiques (notamment ceux liés aux questions de sondage) seront précisés à l'internaute.

Niveau 4 : Fichiers de données individuelles

Fichiers détails anonymisés, le nombre de variables et de modalités diffère selon les niveaux géographiques :

Les évolutions liées au nouveau recensement

(extrait du site Internet de l'Insee, http://www.insee.fr/fr/ppp/sommaire/imeths01n.pdf)

C'est au niveau communal que la différence de traitement entre les communes au dessous ou au-dessus du seuil de 10 000 habitants a le plus d'implications. En effet, les communes de moins de 10 000 habitants, recensées exhaustivement tous les cinq ans, connaîtront une situation assez proche de celle qui prévalait lors des recensements généraux. L'intervalle intercensitaire étant réduit à cinq ans, elles bénéficient d'une actualisation plus fréquente, mais ponctuelle. En revanche, dans les communes de 10 000 habitants ou plus, la collecte et donc le rafraîchissement sont annuels. Toutefois, les résultats qui en découlent sont d'une nature différente (sondage) de ceux, ponctuels, des recensements généraux et nécessitent donc une certaine accoutumance pour donner leur pleine mesure.

En particulier, le recours à l'échantillonnage, même à un taux élevé de 40 % sur cinq ans, a marqué une rupture majeure dans l'esprit des utilisateurs. Il faut pourtant rappeler que les recensements généraux n'étaient jamais exploités exhaustivement pour toutes les variables et que certaines d'entre ces dernières - comme la profession et la catégorie socioprofessionnelle, mais aussi l'activité économique ou les structures familiales - n'étaient exploitées que pour un quart des individus. Dans le nouveau recensement, les variables profession, activité économique et structures familiales sont exploitées, comme par le passé, sur un quart des questionnaires des communes de moins de 10 000 habitants, mais sur la totalité des questionnaires collectés dans les communes de 10 000 habitants ou plus. Dans ces communes, on atteindra donc un taux de 40 % pour ces informations au lieu de 25 % par le passé.

En second lieu, les données du recensement général, portant toutes sur une même date, présentaient un caractère plus concret et rassurant que l'accumulation de données pendant cinq ans. Il incombe donc aux statisticiens producteurs de prouver aux usagers l'utilité, pour leurs besoins habituels, de résultats construits à partir de ces données collectées au cours de cinq années, et notamment de montrer que, par rapport à des résultats ponctuels mais utilisés plusieurs années après, des informations pluriannuelles présentant un caractère lissé permettent de mieux saisir les tendances de fond au-delà des bruits conjoncturels et de suivre les mouvements en cours plutôt que de les constater ex post.

Mesure des évolutions

Toutes les évolutions devront être calculées sur une période de cinq ans, et jamais d'une année sur l'autre. Cela se traduit par un suivi possible à compter de 2014 pour les grandes villes (première évolution connue de 2006 à 2011), et 2011 pour un cinquième des communes de moins de 10 000 habitants (première vague du recensement).

Mesure des mouvements migratoires

La connaissance des mouvements migratoires au niveau communal est une préoccupation majeure des communes. Le recensement général ne permettait cette mesure que tous les huit ou neuf ans, donc à des intervalles variables, et induisait une analyse fortement normative de ces mouvements en les considérant stables sur la période et en occultant, par exemple, les phénomènes de retournement.

Le nouveau recensement mesure les migrations de la même façon qu'auparavant : on calcule le solde migratoire dit « apparent » en partant de l'évolution de la population, dont on retranche l'accroissement naturel (les naissances moins les décès) tel que le fournissent les statistiques de l'état civil. Le fait de pouvoir réaliser ce calcul à intervalles rapprochés permet de repérer plus rapidement les inflexions éventuelles des tendances. Compte tenu du caractère cyclique du nouveau recensement, il est demandé de calculer ces soldes sur un intervalle de cinq ans, mais on pourra actualiser ce calcul tous les ans.

Pour intégrer la non-simultanéité de la collecte des données, on émet l'hypothèse supplémentaire que les probabilités de migration ont une certaine inertie dont les évolutions ne sont significativement décelables que sur des périodes d'une certaine longueur. La conséquence de cette hypothèse est que, comme pour les autres variables du recensement, les résultats produits donnent une vision « moyenne » de la période et que les évolutions sont lissées. Cette façon de modéliser est usuelle en démographie, par exemple dans l'analyse de la fécondité.

Typologie d'IRIS

Une des utilisations des résultats du recensement au sein d'une commune est la cartographie sociale de ses quartiers. Il s'agit le plus souvent d'établir une typologie des différents quartiers au regard de critères comme la structure sociale de la population, l'exposition au chômage, les caractéristiques du parc de logements et toutes caractéristiques présentant une assez grande inertie.

Des simulations réalisées sur des IRIS du recensement de 1999 montrent que le classement des IRIS n'est pas affecté par le recours au sondage. De plus, cette robustesse n'est pas affectée, bien au contraire, par la complexité des critères pris en compte pour réaliser la typologie. En revanche, ce type d'analyse peut désormais être mené à tout instant, sur la période des cinq dernières années, sans considération de la date du dernier recensement.

Zones à la demande

Le nouveau recensement, parce qu'il s'appuie non plus sur la brique de base que constituaient les îlots en ville mais sur le répertoire des adresses (RIL - répertoire d'immeubles localisés), offre la possibilité de recomposer des territoires infra-urbains, non plus en terme d'îlots mais en terme d'adresses. Ainsi, il devient possible de produire des informations nouvelles, comme par exemple, dans le cas d'un projet de tramway, le nombre de personnes résidant le long d'un tracé envisagé.

Dans le cas d'un équipement urbain, la zone de chalandise est en général limitée à la proximité immédiate du commerce. Faute d'avoir des résultats sur une zone spécifique, il peut être utile de disposer au minimum d'une clé de répartition des résultats des IRIS englobants, par exemple le nombre de logements ou de personnes au niveau très fin de l'îlot ou même de l'adresse.

Cas des données bilocalisées

Le cas des données de flux est sans doute celui qui interpelle le plus les utilisateurs.

Comment obtenir la même information qu'au recensement général où les flux, par exemple de déplacements de commune à commune pour raison de travail, étaient saisis au même instant ? Les communes étant recensées à des dates différentes, les déplacements d'une commune A vers une commune B seront observés une année donnée, alors que les flux réciproques, à savoir de la commune B vers la commune A, seront peut-être observés quatre ans plus tard !

Une simulation a été réalisée sur l'agglomération de Montpellier. La typologie des déplacements domicile-travail au sein de cette agglomération montre une très forte polarisation autour de la ville centre. Par ailleurs, dans une agglomération de cette importance, la répartition des communes de moins de 10 000 habitants entre les groupes de rotation de communes présente un caractère tout à fait équilibré. Ainsi, tous les ans, 45 000 habitants sont recensés en moyenne dans l'agglomération, les informations s'en trouvant alors régulièrement actualisées.

L'utilisation de fichiers complémentaires au recensement est en cours d'étude à l'Insee. Le fichier des déclarations annuelles des données sociales (DADS) pourrait prendre le relais pour les migrations domicile-travail.

Les constructions nouvelles

Dans les communes de 10 000 habitants ou plus, le plan de sondage tient compte spécifiquement des adresses nouvelles, pour lesquelles il est important de connaître le nombre exact de logements afin de réaliser les extrapolations. À cet effet, les adresses nouvelles sont enquêtées de façon exhaustive au maximum dans les cinq ans qui suivent leur entrée dans le RIL.

Chaque année, l'Insee dispose, sur les adresses nouvelles, de données exhaustives datées de trois ans en moyenne. Dès lors, une caractérisation statistique fine et annuelle des nouveaux habitants est envisageable au bénéfice des utilisateurs. C'est un apport non négligeable du nouveau recensement pour l'étude de la construction neuve, qui reste le plus souvent un phénomène conjoncturel à l'échelle d'une commune (un programme immobilier concentre généralement la construction neuve sur quelques années). Les recensements généraux, qui avaient lieu tous les huit ou neuf ans, ne permettaient pas d'appréhender de manière totalement satisfaisante la construction neuve.

De plus, une des composantes nécessaires aux projections de population scolaire est l'estimation du nombre d'enfants à scolariser par cycles d'études dans les constructions neuves. Les résultats du nouveau recensement apporteront une information fine pour l'estimation des taux de peuplement et de scolarisation.

 

Les fichiers des allocataires - Insee / Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) / Caisse d'allocations familiales (Caf)

Ces fichiers rassemblent des informations sur les allocataires - terme désignant les responsables des dossiers pour l'ensemble de la famille - mais aussi sur la population bénéficiaire - qui comprend l'allocataire, son conjoint, ses enfants et éventuellement les autres personnes à charge. Ces fichiers homogènes sur l'ensemble des CAF et disponibles pour la France entière incluent les informations suivantes : fiche signalétique de l'allocataire, état civil, régime d'aide, activité (suivie en mensuel), présence de prestations, allocations logement, données sur le revenu et le montant des prestations, données sur le RMI.

Il est donc possible d'analyser, à l'échelle communale ou infracommunale (cf. expérience de Grenoble), des indicateurs sur les types de ménages (monoparentaux, couples) et leur situation vis-à-vis de l'activité et des ressources, et d'identifier par exemple les enfants vivant dans des ménages à faibles revenus.

Les données des CAF permettent également d'appréhender des populations spécifiques, comme les étudiants par exemple. La quasi-totalité des allocataires étudiants perçoivent une aide au logement.

Cette source est renseignée dans la fiche thématique consacrée aux niveaux de vie et pauvreté.

Le fichier des logements à échelle communale (Filocom) - Direction régionale de l'équipement (DRE) / Direction des affaires économiques et internationales (DAEI) / Centre d'études techniques de l'équipement (Cété) Nord-Picardie

Cette source permet de caractériser l'occupation du parc de logements selon la composition des ménages (notion de nombre de personnes à charge) et leurs revenus ; elle offre également une approche sur le profil social des emménagés récents.

L'analyse de ces données permet de mener, tous les deux ans, une analyse fine de la disparité des communes et de leurs différents quartiers ainsi que des mouvements résidentiels d'entrées et de sorties du parc.

Cette source est renseignée dans la fiche thématique consacrée au logement, au foncier et à la rénovation urbaine.

 

 

Les fichiers d'état civil- Communes et IRIS

Les données sont disponibles annuellement par type d'événements domiciliés (naissances, décès et mariages). Elles sont communiquées classiquement par commune ; la disponibilité par quartier varie selon les systèmes d'information des communes. Ces statistiques annuelles sont dressées à partir des bulletins statistiques de l'état civil, établis par les maires, au moment et dans la commune où les événements ont lieu. Le lieu de l'événement est celui du domicile. Les événements d'une année N sont décrits dans les limites communales du 1er janvier de l'année N+1.

Elles permettent de mesurer à une échelle très fine - et à défaut de recensement récent - les mouvements naturels de la population.

L'Insee a réalisé un géocodage des fichiers des naissances 2005 et 2006 à l'échelon de l'IRIS à partir des statistiques de l'état civil. Ce processus suppose la disponibilité d'une adresse de résidence dont la qualité est ici moindre que sur les autres sources. Par ailleurs, certaines naissances sont enregistrées sans référence à une adresse de domicile (naissances sous X), ce qui conduit à un géocodage en partie incomplet : les totaux communaux disponibles sur le site peuvent en effet être légèrement supérieurs.

 

Pour aller plus loin

Les statistiques du conseil général et de la caisse d'allocations familiales

Le nombre de naissances par quartier est comptabilisé sur la base de l'examen médical du huitième jour communiqué au conseil général et des allocations naissance de la CAF. En outre, il est possible de suivre la participation des familles au coût des différents modes d'accueil pour vérifier la notion de mixité sociale, et d'appréhender régulièrement le taux d'activité féminine par quartier.

Cette source est renseignée dans la fiche thématique consacrée à la santé.

Mise à jour le 30/01/2009
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